Joëlle naquit dans la toile de ses parents par un beau soir d'été dans un buisson doré. Ses frères et sœurs de toile n'en revenaient pas, Joëlle était si petite que personne ne la voyait... Elle pleura beaucoup car ses parents divorcés la délaissaient. Elle s'arrachait le soir dans son lit les poils des pattes et n'inquiétait pas outre mesure son entourage qui n'y voyait goutte. Seule dans son coin de toile un beau jour elle inventa des histoires à dormir debout, alors qu'elle était couchée... Elle imagina qu'elle invitait toute ses copines, des insectes du sous bois d'à-côté, ce qui dérangea ses parents qui voyait leurs fille amie avec le garde manger, car beaucoup de ces insectes étaient le menu préféré des ses parents. Elle décida de faire une fête à casser la toile, et, pendant que les parents étaient entrain de tisser une toile à matelas, toute la bande arriva enchantée et en chantant avec force joie, quoiqu'une appréhension se lisait sur les visages de plusieurs insectes. Max le moucheron évitait les filles de la toile, car une aventure avec elles pouvait finir en pot de colle. Le papillon de nuit Jules des fourrés, quant à lui se tenait éloigné des Lumières du dancing de peur de les brûler, ses ailes, mais aurait bien aimé faire du gringue à Zoé la grande soeur de Joëlle, par de léger battements d'ailes il lui signifia de venir faire un tour sur son dos, avant que le soleil ne se lève. Les parents ayant fini de filer la toile à matelas, après avoir eu la sort bonne, celle qui délivre les diplômes de master en filage de toile en lettres, revirent dans leurs pénates, et là, le drame! La toile en suspension vibrait sur un métal déjanté, et toute la compagnie se la pétait à se défoncer le jerk. Devant ces deux araignées à l'œil furieux et furibond, tout le monde prit ses jambes et ses ailes à son cou, et Joëlle dut faire face sans le soutien de ses frères et sœurs, qui se défilèrent comme des marrons d'Inde en chasse avec des châtaignes à bras. Ne se dégonflant pas Joëlle leur expliqua que cela était pour elle une manière d'envisager son avenir: proposer des insectes à la carte pour des araignées en manque de toile, et que les banques, auxquelles elles s'adressent, refusent le moindre petit vermisseau en crédit. C'est vrai quoi, les banques sont tenues par des fourmis qui ne sont pas prêteuses, c'est bien connu depuis les recherches et études scientifiques d'un certain Monsieur de la Fontaine. Devant ce toupet, les parents en eurent les pattes ballantes et passèrent l'éponge. Ouf, se dit Joëlle, maintenant je sais que je peux imaginer tout un monde qui est là, il ne suffit que de dire pour qu'il existe! Genève, le 31 juillet 2016
Chapitre 2 : Que devient Joëlle l'araignée, après la bamboula chez ses parents. Les Editions de l'An brouille Contact & Accueil Crée le 31 juillet 2016 Mise à jour le 21 septembre 2022 Copyright © Paul Pinson 2017