Hier matin un meurtre a eu lieu sous mes yeux. Je venais de me lever, de faire mes ablutions et autres commissions, pris les mesures journalières habituelles et ensuite fait cuire un œuf à la coque en préparant le thé vert de Chine; je m'assois, et alors dans le coin droit de la fenêtre là où un reste de store vénitien en lattes de bois déglingué depuis la dernière attaque de grêlons d'un été de 30 ans, des ailes noires s'agitent frénétiquement, une autre paire d'aile plus petite, beaucoup plus petite se débat et le corbeau emmène sa proie qui dormait dans le coin supérieur de l'encadrement de la fenêtre de la cuisine. Le corbeau noir de mort se pose sur le toit en face et d'un coup de bec perce le crâne du moineau telle la tête de cet enfant irakien bombardé totalement démantibulée et vide de sa cervelle. Le corbeau déguste sa proie, il avait fait ses achats du matin dans son garde manger qu'il avait dû repérer il y a un bon moment. J'avais pensé téléphoner à la police ou dénoncer ce meurtre au Procureur de la république mais tout compte fait il est logique que les gros mangent les petits qui eux même mangent encore plus petit; c'est la vie, il faut se nourrir ou crever... et si vous n'avez jamais assisté à un meurtre en direct d'un oiseau par un autre c'est très rapide un travail de pro, sans bavure et techniquement parfait, bravo l'artiste on en redemande quel spectacle, chapeau bas. N'exagérons pas quand même, il s'est attaqué au lever du soleil à l'heure du marchand de lait lorsque on veut faire une grasse matinée, l'effet de surprise était total. 8.07.16
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